Un document estampillé “secret total”, signé par le président de la commission nationale, accorde une prime forfaitaire aux présidents et vice-présidents des commissions de wilaya.
La commission nationale des œuvres sociales de l’éducation, qui a entamé récemment ses activités pour faire bénéficier les travailleurs du secteur de nombreuses prestations sociales, fait déjà parler d’elle. C’est le Cnapest qui en parle et ce n’est pas pour faire son éloge, mais pour dévoiler ses premiers faux pas. En effet, un communiqué émanant hier du Cnapest lève le voile et surtout “dénonce” les décisions prises en catimini par les présidents des commissions de wilaya et deux vice-présidents. Selon le syndicat de Nouar Larbi, des primes ont été accordées à ces responsables dans le secret le plus total.
“Nous avons eu entre les mains un document classé “secret total” et signé par son “excellence” le président de la commission nationale des œuvres sociales de l’éducation nationale”, note d’emblée le communiqué du Cnapest.
Le document “secret”, signé le 4 février 2013, porte sur les primes forfaitaires dont bénéficient les présidents des commissions de wilaya et les vice-présidents.
Ils touchent respectivement 10 000 DA et 8 000 DA par mois. Ceci, alors que les membres des wilayas du Nord n’ont droit qu’à une prime de 2 000 DA et ceux du Sud à 4 000 da. “Et ce ne sont pas des indemnités de frais de déplacement et de restauration”, précise le Cnapest. Et d’ajouter que le président de la commission nationale s’est basé sur “le règlement de la commission alors qui n’a toujours pas été adopté car les membres de l’assemblée générale ont exigé une clause portant sur le retrait de confiance au président ou aux membres des autres commissions de wilayas”. Comment peut-on citer en référence un document qui n’a pas été approuvé ? Pourquoi estampiller “secret total” un tel document ? s’interroge le Cnapest.
Il y répondra plus loin par : “C’est pour que les travailleurs du secteur ne découvrent pas que le président qu’ils ont plébiscité a trahi leur confiance !” Le Cnapest renvoie la balle à ceux qui ont tout fait pour le faire élire à ce poste de président, y compris “prêter serment sur le saint Coran”.
Le Cnapest “dénonce les agissements du président et l’avertit, ainsi que tous les autres responsables de toute magouille. Nous rappelons à ceux qui ont été élus par les travailleurs que la campagne électorale qui leur a permis de siéger à leur poste était basée sur la préservation de la solidarité nationale entre les travailleurs. Et cette solidarité veut que la mission des membres des commissions soit volontaire et n’ouvre pas droit à des primes non accordées au personnel, d’autant qu’ils perçoivent leur salaire intégral”. Rappelant que “les décisions des commissions sont prises après délibération (en présence de tous les membres et non pas le président et vice-président uniquement), le Cnapest s’interroge si cette décision a fait l’objet de délibération ?” Ceci pousse le syndicat à soulever une autre défaillance se rapportant au montant de la prime. “Admettant que l’octroi de cette prime est accepté, pourquoi cet écart alors que les présidents et membres font le même travail ? Ce qui nous amène à nous interroger sur le montant de la prime forfaitaire accordée au président de la commission nationale et ses vice-présidents ?” Pour le Cnapest, “le président de la Cnosen a violé les dispositions de la décision ministérielle 01/12 qui accorde aux syndicats le droit de prendre connaissances des délibérations de la commission et n’a, à aucun moment, abordé des délibérations secrètes”. Un appel est lancé enfin aux travailleurs du secteur pour rester mobilisés en vue de préserver les fonds des œuvres sociales de toute magouille ou détournement secret.
M B